1. Le syndrome du canal carpien.
Le syndrome du canal carpien est une neuropathie périphérique qui résulte de la compression du nerf médian dans le canal carpien, structure osseuse et ligamentaire peu extensible contenant les neufs tendons fléchisseurs des doigts et le nerf médian.
Tout processus expensif au sein du canal carpien va d'abord comprimer la structure la plus fragile, c'est-à-dire le nerf.
Cette compression survient en raison d'une infiltration régionale (endocrinopathie, lymphoedème, grossesse, ...), d'un processus inflammatoire local (goutte, dépot calcaire, ...), d'une synovite, d'une compression osseuse, ...
Les atteintes bilatérales ne sont pas rares et se retrouvent surtout dans le cadre de pathologies systémiques.
Cette neuropathie se rencontre plus fréquemment chez les femmes, chez les patients agés de plus de 50 ans, dans le cadre de professions manuelles.
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Cure du syndrome du canal carpien - Technique de Chow
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Pathologies de la main et du poignet
- Syndrome du canal carpien
- Maladie de Dupuytren
- Maladie de De Quervain
- Doigt à ressault
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- Rhizarthrose
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Chirurgie de la main et du poignet
- Cure du syndrome du canal
carpien
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2. Eléments de diagnostic.
- Acroparesthésies nocturnes.
Les malades se plaignent d'un engourdissement ou de paresthésies de la face palmaire du pouce, index, majeur et moitié de l'annulaire. Ces paresthésies peuvent intéresser toute la main et des douleurs peuvent irradier vers l'avant-bras. Douleurs et picotements surviennent souvent la nuit.
A l'examen clinique, les douleurs ou paresthésies peuvent être reproduites par la percussion de la face antérieure du poignet (signe de Tinel) ou par l'extension forcée du poignet pendant 1 minute (signe de Phalen), toutes manoeuvres qui élèvent la pression au sein du canal carpien.
La sensibilité tactile peut être testée par la discrimination entre 2 points, ce qui peut mettre en évidence une hypoesthésie pulpaire superficielle.
- Atrophie des muscles de l'éminence thénar.
La parésie et l'atrophie des muscles de l'éminence thénar sont des signes cliniques qui aparraissent plus tardivement. Cette atrophie touche l'ensemble des muscles de l'éminence, mis à part l'adducteur du pouce qui lui est innervé par le nerf cubital.
A l'examen clinique, on peut également mettre en évidence une diminution de la force du pouce par le "grap-test".
- Examens électrophysiologiques.
Les 2 techniques électrophysiologiques les plus utilisées dans l'évaluation des lésions nerveuses périphériques sont l'étude de la conduction nerveuse et l'électromyographie (EMG).
Dans le domaine du possible, les fibres nerveuses motrices et sensitives sont étudiées séparément. Ceci es particulièrement aisé au niveau de la main, où les nerfs médian et cubital se divisent en branches motrices et sensitives.
L'augmentation de la latence sensitive et motrice distale et une vitesse de conduction ralentie du nerf médian distal sont les signes d'une compression nerveuse au sein du canal carpien.
3. Diagnostics différentiels.
- Atteinte du nerf médian à un niveau plus proximal, alors révélée par les examens électrophysiologiques.
- Atteinte du nerf cubital. La topographie est théoriquement différente, mais il existe beaucoup d'anastomoses possibles.
- Névralgies cervio-brachiales.
- Syndrome de la traversée thoraco-cervico-brachiale.
4. Etiologie.
- Cause inflammatoires (ténosynovite des fléchisseurs, synovite du carpe, ...)
- Traumatologie et origines osseuses (fracture, séquelles de fractures, ostéophytes, ...)
- Micro-traumatismes répétitifs (travailleur manuel : hyperextension du poignet, hyperflexion du poignet, compression par appui direct sur le talon de la main, ...)
- Causes endocriniennes et métaboliques (diabète, hypothyroïdie, ... grossesse ...)
- Idiopathique (fréquent)
- Amylose (plus fréquent chez les dialysés au long court)
- Tumorales (envahissement dans le canal carpien : lipomes, neurofibromes, ...)
- Congénitale
- Autres facteurs favorisants (polyarthrite, arhrite rhumatoïde, alcoolisme, ...)
5. Traitements.
- Médical.
Le traitement médical propose soit l'immobilisation, soit l'utilisation d'anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) ou l'infiltration de corticoïdes.
Il est à réserver que pour des syndromes aigus et de courte durée (ex.: jeune patient présentant la symptômatologie d'un canal carpien après un effort important au niveau du poignet).
Il ne faut toutefois pas répéter l'infiltration du canal carpien plus de 3 fois ou à moins de 2 semaines d'intervalle (risque de lésion du nerf et des tendons).
- Chirurgical.
Le traitement chirurgical s'impose si les signes cliniques sont présents depuis plus de 6 mois, quand l'effet bénéfique des stéroïdes disparait ou est de courte durée ( <2 semaines), quand la douleur est intense et survient de nuit comme de jour, en présence d'une amyotrophie au niveau de l'éminence thénar.
Le traitement peut s'effectuer, classiquement, à ciel ouvert ou par endoscopie, et s'exécute de toute façon par la division ou par la plastie du rétinaculum des fléchisseurs.
A la section du ligament annulaire anntérieur du carpe s'ajoute fréquemment l'épineurolyse du nerf médian.
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Fréquemment :
- Début progressif
- Douleurs doigts, main, poignet, membre supérieur
- Troubles sensitifs 3 premiers doigts
- Paresthésies à prédominance nocturne
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Spécifiquement :
- Signe de Phalen
- Signe de Tinel
- Perte de force au niveau du pouce (Grap-Test)
- Diminution de l'opposition du pouce
- EMG (nerf médian) - Vitesse de conduction motrice ralentie
- EMG (nerf médian) - Latence motrice distale augmentéé
- Amyotrophie éminence thénar
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